MARIE-JOSÉE ROY • photographe • Bas-Saint-Laurent • 418-605-1763..........................................

 

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rencontre | raôul duguay

J'AVAIS PHOTOGRAPHIÉ Raôul Duguay quelques années auparavant pour le magazine Parcours. Mais cette fois-ci, c'est l'artiste lui-même qui m'a contactée. «J'aimerais bien que l'on passe une journée ensemble à mon atelier», me dit-il. Une proposition que je ne pouvais refuser.

C'était une journée chaude et humide du mois d'août. La chaleur m'accablait déjà, même à 10h le matin. Mais aucun élément extérieur ne semblait perturber le peintre, très concentré devant sa toile vierge, réfléchissant à l'œuvre en devenir.

Après quelques minutes passées à pianoter devant la surface blanche, il empoigne quelques bouteilles d'acrylique, s'assure que les orifices soient bien dégagés et d'un geste sûr, commence à étendre la couleur.

Des traînées bleues, turquoise, vertes et pourpres se répandent et s'entremêlent sur une extrémité de la toile.

Puis soudainement, l'artiste soulève le canevas, le remue énergiquement d'abord vers la droite, puis vers la gauche, toujours en surveillant attentivement les coulées qui se précisent.

La couleur déferle sur la toile, s'agite, se brise et s'entrechoque jusqu'à former des ondes limpides.

Le regard satisfait, Duguay dépose le tableau sur la table et empoigne une large spatule.

D'un rythme soutenu, il martèle l'extrémité des coulis qui s'allongent sur la surface en de fins filaments semblables à la cime d'une forêt de conifères.



La précision et la concentration de l'artiste me renversent! «Je travaille vite. Je peux produire une œuvre en quelques minutes seulement», affirmait Raôul avant de commencer la séance!

Mais cette fois, le peintre prendra beaucoup plus de temps pour réaliser son tableau. Les mains dans les poches, le regard songeur, il se recule un peu, silencieux.

«Je le terminerai un autre jour, il y a déjà trop de détails pour que je puisse aller plus loin aujourd'hui».

Croyant la séance terminée, je commence à ranger mon équipement. Mais d'un pas décidé, Raôul Dugay se dirige vers l'entrée de l'atelier pour y chercher un nouveau canevas.

Sélectionnant à nouveau minutieusement ses couleurs, il reprend son travail d'un geste rapide et libre de toutes contraintes.

Toujours alerte, je continue de capter les interrogations de l'artiste à travers ses explorations.

Même si ce tableau également ne sera pas complété, j'aurai quand même assisté à une période de création pure, témoin de la recherche de l'artiste suivant les enseignements de son maître, le frère Jérôme.

Heureux du travail accompli, nous nous arrêtons pour caller deux verres d'eau glacée bien mérités. «J'aimerais bien que tu photographies l'arbre derrière la maison. Tu sais, toutes les fleurs dans le jardin et les arbres (surtout les bouleaux) autour de la maison, c'est ça mon inspiration!»

La journée s'achève, l'air se rafraîchit quelque peu et je retourne chez moi, ravie de ma rencontre avec ce poète, auteur, compositeur, interprète, peintre, sculpteur et créateur!

Pour en savoir + sur raôul duguay, visitez son site.

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