laurent viens | plywood
De près, on dirait une vue aérienne d'une cité démesurée qui s'étend à n'en plus finir. Puis, en prenant un peu de recul, on reconnaît le matériau: le plywood. C'est le nouveau territoire d'exploration de Laurent Viens.
Mais peindre sur le bois ne suffit pas à l'artiste. Une série de manipulations précèdent l'application de couleur. Il commence d'abord par empoigner la scie ronde et incise la feuille de contre-plaqué de dizaine d'entailles, portées de façon aléatoire. Il s'arrêtera seulement lorsque la texture lui conviendra.
Vient ensuite l'étape de la mise en forme. Une armature sera assemblée pour y recevoir la pièce. Concave ou convexe, mais rarement droite.
«Je ne veux pas que ça devienne un simple tableau qu'on accroche au mur, mais un objet qui habitera l'endroit», dit l'artiste.
Ni sculpture, ni peinture, ni gravure, mais plutôt un amalgame des trois techniques.
La coloration de la structure consiste également en une suite d'opérations. Premièrement, la couche de fond. Souvent noire.
Laurent s'assure que la couleur pénètre bien à l'intérieur des interstices.
 
Suivra le sablage dans le but de faire jaillir la lumière. Puis, encore la couleur, mais cette fois, à partir d'un mélange dont la recette est propre à l'artiste.
Entonnoir, contenants de plastique, diluant et autres produits passent dans les mains enduites de peinture de Laurent jusqu'à ce que la consistance de la solution lui semble parfaite.
C'est deux dernières étapes reviendront plusieurs fois avant que l'œuvre soit finale.
«Plus je sable, plus les couleurs se fondent ensembles, c'est ce que je cherche!»
 
Je regarde Laurent Viens en action et je ne peux m'empêcher de constater que sa production le représente bien. L'artiste est physique, instinctif et expressif, avec un réel désir d'aller au fond des choses.
«Je commence tout juste à explorer les possibilités du plywood, mais je n'en vois pas la fin!»
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