Élise PALARDY | L'intimement lié

Effleurement. Une surface longue et lisse m’appelle. Je la connais, elle me connaît. J’y promène mes mains, encore stériles de couleur, pour imprimer en moi ses contours. Indéniablement, l’envie d’y inscrire un trait, comme un mot de passe entre nous, me fait prendre graphite ou fusain. Lignes fines, directes, précises, hésitation, valse. Effaçage, oui, effaçages sublimes qui laisseront toujours des traces, chemins engagés court-circuités, si pareil à la vie. J’aime. Puis la couleur reine s’impose et prendrait à elle seule parfois toute la place, habituée qu’elle est à régner. Je la sens, je la sais. J’aime. Surtout quand elle me surprend. Tout un échafaudage d’émotions se bâtit en cathédrale sur le papier comme pour parler avec le ciel. Ici, le plaisir immense me fait oublier qui je suis, d’où je viens, vertige nécessaire à l’invention d’un subtil langage.

Élise PALARDY